| | À la fin des années vingt, en Russie, Daniil Harms et l’Obériou (Association pour un art réel) élaborent un système de représentation poétique du monde à l’opposé de la tendance productiviste ou propagandiste des écrivains prolétariens de la période post-révolutionnaire. Ces héritiers des premiers futuristes s’orientent vers une approche dramatique portée par la recherche de nouvelles formes dans la perspective que le théâtre en vienne à parler une langue inouïe. En 1927, Daniil Harms, un des fondateurs du mouvement, écrit Elisavétia Bam. Et au plan pratique, le théâtre de l’Obériou proclame l’autonomie des composantes scéniques et envisage l’apparition d’un phénomène purement théâtral ou «sujet scénique».
Elisavétia Bam s’apparente à un livret. La pièce offre la possibilité d’une alternance entre le texte parlé et le texte chanté, inclut la présence de moments choraux, de chansons et de séquences proches de la poésie sonore. Le drame est une succession de 19 morceaux. Cette construction ouvre de nombreuses pistes d’exploration des techniques d’expressivité théâtrale différenciées...
Alexis Forestier, avec son laboratoire d’investigations sonores et théâtrales, se saisit de la proposition des Obérioutes pour approfondir son travail qui se situe à la frontière du théâtre et de la musique. Dans son spectacle, le metteur en scène crée un environnement sonore où l’écriture et l’approche musicale sont à l’origine du mouvement scénique, et un espace du drame en continuelle métamorphose.
Texte : Daniil Harms
Avec : Cécile Saint-Paul, Marc Bertin, Patrick Blauwart, Alexis Forestier (distribution en cours)
Coproduction : La Halle aux Grains-Scène Nationale de Blois, Théâtre les Bernardines, Cie Les Endimanchés
Production déléguée : Théâtre Les Bernardines |
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