Organisé par : Théâtre national de Chaillot 1, place du Trocadero, , 75116, Paris http://www.theatre-chaillot.fr Tel : 01 53 65 30 00
| | Une chambre noire pour l’oeuvre des oeuvres
Loin d’un royaume de Danemark médiéval, cet Hamlet en costume noir
marche sur un parterre mouvant : « Il me faut un sol plus ferme », dit-il.
Son spectre de père, souverain assassiné, reste dans l’ombre, invisible.
Il lui ordonne la vengeance. C’est dans une immense boîte noire,
hors du temps, que le prince shakespearien avance, s’arme contre
les siens, fait jouer la pantomime du meurtre de son père pour en
démasquer les coupables. Il feint la folie pour atteindre le vrai, atteint le
vrai et devient fou. Au-devant de la scène : le trône du père, et son absence
violente, comme moteur de la tragédie. Hamlet évolue dans des allées
où son ombre le suit, étrangement blanche. Chaque être marche au pas
de son propre spectre ou de ses deuils mal faits. Autour du plateau,
ring noir, les acteurs préparent à vue les accessoires et les changements
d’espace. La technologie et la vidéo s’ajoutent à la machinerie, et font que
le ciel et la terre se rejoignent, se confondent. Les contraires s’épousent
dans un ballet raffiné et macabre. Le vrai et le faux ; la folie et la raison ;
le rêve et le réel ; la mort et la vie. Tragédie familiale et politique, comédie
métaphysique avec clowns à nez noirs, Hamlet devient un cauchemar
burlesque d’aujourd’hui.
À l’origine de la compagnie Diphtong, cofondateur à Marseille du centre
de création Montévidéo, Hubert Colas explore depuis une dizaine
d’années tous les aspects de l’écriture contemporaine et internationale :
Sarah Kane, Rodrigo Garcia, Christine Angot, Martin Crimp… Metteur
en scène, scénographe et écrivain, il signe ici une adaptation de la pièce
des pièces. Comme l’espace, la langue est contemporaine, vive et vivante.
Présenté au Festival d’Avignon 2005, nommé la même année aux
Molières dans la catégorie « meilleur spectacle de théâtre public en
région », cet Hamlet traverse l’intimité des êtres, bouscule les fantômes
de l’enfance et les fantasmes d’adultes.
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