« Le baiser de glace de la reine des neiges efface l’émer-veillement de l’enfance et la rationalité domine alors l’existence. Cette fable nous encourage à aller là-bas, où quelqu’un est prisonnier des neiges, et à en sortir ensemble. »
Teresa Ludovico
« Sur le rebord de la fenêtre
j’ai recueilli la neige
dans un verre
Si tu manges de la neige
ta langue craquette
et tu éclates de rire
Il y a bien longtemps, il y avait un tout petit jardin sur les toits, et dans ce jardin il y avait un petit garçon et une petite fille, une rose rouge et une rose blanche, et un fil de soie relié à la lune.
Un jour, le ciel s’effilocha puis vint la neige, beaucoup de neige, et la très belle reine de glace enleva le petit garçon Kay, elle l’embrassa sur la bouche et sa bouche gela, elle l’embrassa sur le cœur et son cœur gela. Tout le monde le crut mort, le printemps vint, puis l’été et l’automne, et la petite fille Gerda marcha sur l’eau et s’endormit, elle se réveilla et arriva dans un château, puis dans un repaire de brigands. Montée sur un renne, elle parvint en Laponie. Puis vint la neige, beaucoup de neige, et la glace, beaucoup de glace. La reine dansait dans son royaume. Gerda se mit à pleurer, une larme glissa dans le cœur de Kay, la glace fondit, et puis ce fut la fuite, ensemble, à toute vitesse, jusqu’au jardin… »
Teresa Ludovico |