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| | Les Echainés : Samedi 16h30, Dimanche : 15h30
Dans le cadre des 'Beaux Jours' de Sallanches Christophe Caustier présentent 'les Enchainés'.
Il est diplômé du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique.
Il a joué avec Bernard Sobel Le Juif de Malte, Napoléon ou les 100 jours ; Laurent Guttman Oedipe Roi, La Vie est un songe, Le Coup de filet ; Julie Brochen La Cagnotte ; Antonio Arena La Sage Epouse ; Christian Benedetti Dommage qu'elle soit une putain, Ivan le Terrible et mis en scène L'Idiot d'après Dostoïevski. Christophe Caustier est également professeur d’Art Dramatique à l’E.N.M. d’Orléans depuis octobre 2003.
Entretien avec Philippe Dorin
Vous ne pensez pas vraiment du bien de la télévision à en juger par votre pièce ?
Philippe Dorin : En fait, je regarde très peu la télévision. D’ailleurs, je pense qu’elle fait très bien sa parodie elle-même ; du coup, lorsqu’on s’y attaque, on est toujours en dessous de la réalité. À la télévision ce qui prédomine ce sont la bêtise et la vulgarité. Je me souviens à ce propos d’une remarque d’Albert Cossery qui dit que « la télévision est un complot qui vise à éradiquer l’intelligence de la planète ». Quand je pense à la télévision, je suis frappé à quel point tout ce qui se passe à l’écran est animé, plein de mouvement, alors que ceux qui regardent sont au contraire dans une très grande passivité. Même s’il existe une bonne télévision, la plupart du temps elle se nourrit de notre penchant très naturel à la paresse. Il est important de n’épargner personne. Écrire quelque chose sur la télévision, c’est surtout se moquer de nous-mêmes.
Comment écrivez-vous ?
Ph. D. : Je ne sais pas raconter une histoire de bout en bout, donc, en général, je crée des petites scènes, puis je construis l’ensemble en jouant beaucoup avec les effets de récurrence. Dans l’écriture, ce qui m’intéresse c’est la pauvreté du langage, le silence, le laconisme. J’aime les personnages démunis parce que je les trouve touchants. Aujourd’hui, c’est le règne du superlatif, de l’émotionnel, c’est une surenchère de mots. Aussi je crois que le rôle d’un auteur de théâtre, ça peut être de redonner aux mots leur sens premier, voire banal, d’appeler un chat un chat, de créer du silence. Moi je suis plutôt pour un théâtre pauvre avec peu de dialogues. J’ai toujours eu du mal à manier la langue. Je ne suis pas un écrivain de vocation. Alors j’aime bien quand, en peu de mots, on peut tout dire. Comme chez Beckett, par exemple, où les personnages ne savent pas bien pourquoi ils sont là. Ils ne viennent pas pour raconter une histoire. Ce qui est important au théâtre, c’est que cela renvoie à quelque chose de nous-mêmes. C’est pour ça que dans Les Enchaînés le face-à-face entre les personnages et les spectateurs est très important, parce qu’on ne peut pas regarder ailleurs qu’en nous-mêmes. |
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