Arts et sciences qu’ont-ils à faire ensemble ?
La compréhension des objets scientifiques semble souvent hors de portée du commun des mortels, comme on dit. Par exemple, comment se représente-t-on l’infiniment petit, ou l’infiniment grand ?
Nous accueillons depuis plusieurs années les textes de Serge Valletti portés au plateau par Christian Mazzuchini. Encore plus de gens d’ici, Psychiatrie / déconniatrie, le public de l’Hexagone a beaucoup ri de ces personnages improbables mais tellement réels. Et ce rire porte tant d’humanité qu’il nous conduit à voir le monde et ses habitants autrement, malgré leurs faiblesses, leurs humaines imperfections. Le rire porte à un effort de bonté. Voir le monde autrement, c’est ce à quoi nous invitent les approches scientifiques contemporaines. Ici c’est à un effort colossal de l’esprit qu’il faut faire appel, un effort de rationalité déroutante.
Comment ces deux mondes peuvent-ils se rencontrer ? Comment les nanos vont-elles pénétrer dans le monde des fracassés de la vie de Valletti et Mazzuchini ? Comment les artistes et les scientifiques vont-ils se rencontrer ? L’Atelier commun va permettre cette rencontre, en effet, Serge Valletti, Christian Mazzuchini travailleront avec Étienne Klein, physicien au CEA et docteur en philosophie des sciences pour préparer ce premier rendez-vous.
Antoine Conjard Le principe est très simple.
A la limite je dirais qu’il n’y a pas plus simple.
Disons que si c’était plus simple ce ne serait pas le sujet.
Pour nous résumer le fait même que ce soit simple est la base de notre expérience.
Je dis « expérience » mais il est bien entendu que vous n’allez rien faire. Vous allez juste regarder et écouter.
Mais ce que vous allez voir n’a rien à voir avec ce que l’on peut d’ordinaire appeler la vision.
Pareillement pour l’écoute : Vous allez écouter mais ce que vous entendrez n’aura rien à voir avec ce que l’on appelle habituellement l’ouïe.
Disons que vous allez ainsi tenter d’approcher quelque chose dont le principe même est qu’on ne peut l’approcher.
Ce que vous allez sentir ce n’est pas ce « quelque chose » mais les effets de ce « quelque chose ».
Imaginons que je vous donne un coup de poing dans le nez !
Eh bien je suis dans l’impossibilité de vous expliquer comment est mon poing. En revanche nous pouvons ensemble et avec amusement constater sous toutes ses formes l’image du cabossage de votre nez.
C’est ça !
C’est tout simplement ça !
Ou plutôt : ce sera ça !
Ce sera tout simplement ça !
Serge Valletti – 20 novembre 2006 |